L'AFP n'a jamais cessé d'avoir des projets, tant pour ses métiers de base qu'en matière de diversification. Mais les investissements consacrés à cette diversification n'étaient pas du tout à la hauteur des marchés mondiaux sur lesquels l'Agence voulait s'implanter. Il n'y avait pas de capital et le seul payeur, a posteriori plutôt qu'a priori, était l'État. L'AFP a finalement profité de plans pluriannuels de développement, mais l'originalité de la proposition de l'actuel PDG – qui a eu le mérite de retrouver un équilibre d'exploitation durable – est de permettre une plus grande anticipation en mettant à contribution le même financeur, tant pour faire face aux problèmes de pérennité de l'Agence que pour l'aider à prendre pied sur de nouveaux marchés.
Par ailleurs, les besoins en information de la presse régionale ont évolué. L'information nationale et internationale fournie par l'AFP est devenue beaucoup moins importante du fait de la concurrence des médias « chauds » : l'Internet, la télévision, la radio. Nos journaux se concentrent donc sur l'information de proximité, qu'ils vont chercher seuls, ou sur le décryptage des répercussions locales de tel ou tel événement national ou international. C'est ainsi qu'un groupe de presse possédant plusieurs journaux régionaux a pris le parti de ne pas se réabonner à l'AFP, tandis que les autres organes ont renégocié des offres de services et des tarifs correspondant à leurs besoins du jour.
Il y a des précédents : je me rappelle une période où Le Dauphiné libéré et Le Progrès s'étaient désabonnés pour créer cette ACP qui semble aujourd'hui, aux dires de Mme Martinel, renaître de ses cendres et qui offrait un service plus réduit et plus « clés en main ». Cela dit, il n'a jamais été question, dans notre groupe – Sud-Ouest –, de remettre en cause un abonnement à l'AFP car c'est un élément indispensable à l'information de nos propres journalistes, même si, désormais, ils travaillent beaucoup avec Google et une multitude d'autres sources. Par ailleurs, nos rédactions proposent leurs propres services en ligne. Le monde a changé, l'offre de l'AFP aux journaux aussi. Cela ne signifie pas que la presse régionale n'en veut plus.