La presse quotidienne nationale est persuadée de l'utilité et de l'importance de l'AFP, la voix qu'elle fait entendre aux côtés de Reuters et d'AP étant particulièrement précieuse. Depuis la mise en place du statut de 1957, le monde a évidemment beaucoup changé. Pendant cette période, l'AFP s'est développée brillamment à partir de son marché de base sans songer à en conquérir de nouveaux – je pense, notamment, à l'information financière ou à la vidéo – à la différence de ses deux principaux concurrents. Cela lui était au demeurant impossible faute de moyens et d'une vision à moyen terme. Il importe donc de donner à l'Agence la possibilité de se développer en travaillant sur l'ensemble des secteurs de l'information et de disposer d'une vision à long terme sans qu'elle ait à rendre des comptes en permanence.
Si l'indépendance éditoriale est quant à elle fondamentale, elle n'est en aucun cas antinomique avec l'arrivée d'un actionnaire – notamment s'il est public puisqu'il est question de la Caisse des dépôts et consignations : j'entends dire, à ce propos, qu'une nationalisation serait épouvantable mais que penser d'une situation où l'AFP quémande sans cesse des subsides à l'État pour financer ses fins de mois ?
Je constate, de surcroît, que l'Agence n'est sortie que depuis trois ans, sous la présidence de Pierre Louette, de la spirale infernale des déficits. Il me semble donc indispensable de soutenir ce dernier afin que l'AFP ait une politique de développement à moyen terme.
Enfin, un toilettage des statuts serait insuffisant, le changement du mode de fonctionnement étant particulièrement impératif lorsque ce sont les clients qui votent les tarifs.