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Intervention de Pierre Jeantet

Réunion du 9 décembre 2009 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Pierre Jeantet, président du syndicat de la presse quotidienne régionale :

Je tiens tout d'abord à préciser que j'ai été journaliste à l'AFP pendant 17 ans et que j'y ai également assumé pendant trois ans la fonction de directeur général. Je suis donc attaché à ma première « maison » et particulièrement intéressé à son devenir, lequel passe par la garantie de son indépendance ainsi que par sa pérennité économique.

Une réforme de l'AFP me semble d'autant plus indispensable que, dans le passé, chaque fois que l'Agence a rencontré des difficultés financières ou organisationnelles, aucune décision n'a été prise. Faute d'actionnaires ou de fonds propres, elle n'a pas pu investir afin de s'adapter aux évolutions des marchés et de l'environnement médiatique. Concentrée sur ses savoir-faire classiques, elle n'a pas pris le virage de l'information économique dans les années soixante-dix ni celui de l'audio-visuel et, si rien ne change, il en sera de même s'agissant de l'information numérique – alors qu'elle se trouve en concurrence non seulement avec de grands groupes mondiaux mais avec ses clients traditionnels que sont les journaux ou les agences abonnées.

Par ailleurs, j'ai entendu dire que son statut nécessitait un simple « toilettage », or, c'est le mot que l'on utilise chaque fois que l'on ne veut rien changer. En fait, ou son statut est intangible, ou il évolue tout en respectant l'indépendance de l'Agence, laquelle relève au premier chef, selon moi, des journalistes eux-mêmes – à ce propos, les agences étrangères abonnées s'offusquent-elles que l'État comble régulièrement ses déficits ? Une réforme est donc nécessaire afin de doter l'AFP d'un capital et d'une organisation favorisant la mise en place de la démarche entrepreneuriale dont elle a besoin dans un environnement particulièrement mouvant. Les représentants de la presse écrite, notamment, devraient à l'avenir former une manière de « conseil des sages » veillant plus à son indépendance – donc à la sincérité, à la neutralité et à l'objectivité de ses informations – qu'à son devenir économique puisqu'il est tout de même paradoxal que ce soient en l'occurrence les clients qui fixent les tarifs.

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