Je souhaite, à nouveau, interroger le Gouvernement sur le sort qu'il compte réserver aux quinze jeunes inscrits sur la liste complémentaire du dernier concours des professeurs des écoles à la Réunion.
Contrairement aux années précédentes, et notamment au concours 2008 où les inscrits sur la liste complémentaire, pourtant plus nombreux, ont été recrutés, ceux de la liste de 2009 craignent qu'aucun d'entre eux ne le soit jamais. À l'origine de cette inquiétude, le recrutement en surnombre, dans l'académie de la Réunion, de soixante-dix professeurs des écoles issus d'autres académies. À ce jour, ils attendent encore, pour la moitié d'entre eux, d'être nommés à un poste. L'académie de la Réunion est probablement la seule où le nombre des entrants – cent cinquante – est presque deux fois supérieur à celui des sortants – quatre-vingts.
Présenté dans un premier temps comme le résultat d'une erreur de logiciel, ce recrutement excédentaire s'expliquerait désormais plutôt par la nécessité de résorber les surplus d'enseignants des autres académies. Si tel est le cas, il faut reconnaître que, pour la Réunion, cette opération s'est faite sur une base particulièrement élevée. Dysfonctionnement administratif, résorption des surnuméraires, ou les deux à la fois, tout se passe comme si la liste complémentaire établie à la Réunion, selon la procédure en usage dans les concours du premier degré, était dès le départ caduque.
Alors qu'au vu des chiffres, ils auraient déjà dû être recrutés, les quinze inscrits de la liste complémentaire 2009 vont payer au prix fort une erreur d'appréciation dont ils ne sont nullement responsables.
Outre qu'elle pénalise des jeunes qui ont consenti d'importants efforts pour se présenter à ce concours, la situation actuelle, très mal vécue par tout le monde à La Réunion, est un signal désastreux dans un département dont les jeunes sont en proie à un chômage massif, y compris lorsqu'ils sont diplômés.
Il devient urgent de régler cette question en intégrant immédiatement les quinze reçus de la liste complémentaire, quitte à diminuer d'autant, lors du prochain mouvement de mutations, le nombre des professeurs des écoles issus d'autres académies.
Sans doute s'agit-il d'une mesure spécifique mais assurément plus équitable que l'injustice actuelle, tout aussi spécifique !
Une telle intégration s'inscrirait, de surcroît, dans le droit fil des engagements du Président de la République visant à faciliter les affectations des Réunionnais dans leur département d'origine.
Je vous remercie de me répondre.