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Intervention de Éric Besson

Réunion du 8 décembre 2009 à 15h00
Débat sur l'identité nationale — Reprise de la discussion

Éric Besson, ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire :

Alors est montée des bancs socialistes une clameur qui voulait récuser cette comparaison. Et pourtant….

Je veux être mesuré. On ne peut pas résumer Georges Frêche, que j'ai eu l'occasion de connaître, à ses dérapages. Il a une stature d'homme politique, a formidablement développé la ville de Montpellier, c'est un homme d'histoire, d'érudition. Il vaut mieux que ses dérapages, mais ces dérapages ont été extrêmement lourds. Il a notamment affirmé que les harkis étaient des « sous-hommes », qu'il y avait dans l'équipe nationale de football « trop de blacks ». Or ce n'est pas le maire d'une petite commune de cinquante habitants. Il vient même d'être confirmé par les socialistes comme tête de liste dans la région Languedoc-Roussillon. Il va bien falloir, à un moment, clarifier les choses.

Pour ma part, j'ai entendu répéter pendant une semaine que, si le maire d'une commune de cinquante habitants avait eu une expression malheureuse, c'est que j'avais libéré sa parole, que je lui avais pratiquement dicté cette expression malheureuse. Mais il semble que l'on puisse, dans un parti qui se veut de gouvernement, accorder l'investiture, pour diriger une région, à quelqu'un qui a traité les harkis de « sous-hommes » et estimé qu'il y avait « trop de blacks » dans l'équipe nationale de football… Je croyais d'ailleurs me souvenir que François Hollande, en son temps, l'avait exclu du parti socialiste pour cela. Si je peux me permettre d'exprimer un souhait, je demande à la représentation nationale d'obtenir des éclaircissements sur ce point. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Je remercie Éric Raoult pour ses propos, ses références historiques. J'ai apprécié sa chute footballistique et son hommage à deux « coups de boule », glorieux ceux-là : ceux de Zidane au Stade de France, lors de la finale victorieuse contre le Brésil. Je le rassure sur un point : malgré le sectarisme dont ont fait preuve un certain nombre de parlementaires, le peuple s'est saisi de ce débat. C'est cela l'essentiel, qu'il nous faut retenir. Le peuple veut ce débat, il s'en est saisi partout ; chaque fois que les télévisions et les radios ont créé des espaces d'échanges libres, il s'y est précipité. Sur les sites internet, et pas seulement celui que nous avons créé, qui a reçu quand même plus de 40 000 contributions, dont certaines de ministres et de parlementaires dont je salue la qualité, partout où la parole lui a été donnée, le peuple s'en est saisi.

Je veux donc être optimiste. Dans quelques semaines, quelques mois, quelques années, on oubliera les scories, dont certaines que l'on a entendues en cette fin de journée, pour ne retenir que l'essentiel : à un moment, les Français se sont tournés les uns vers les autres ; les étrangers francophones, francophiles, se sont tournés vers la France pour nous dire : Vous ne vous appartenez pas, vos valeurs, votre langue, votre histoire, nous sont communes à tous. Je trouve cela très beau, et cela me permet de conclure : vive la Nation, vive la République, vive la France. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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