…et qui, contrairement à ce que certains veulent faire croire, ne vise pas des Français d'origine étrangère. Elle concerne tous les Français et tous ceux qui vivent sur notre sol.
Pour autant, cela n'empêche pas les Français de s'interroger légitimement lorsqu'ils voient des jeunes nés en France manifester bruyamment leur joie pour soutenir l'équipe de football du pays de leurs origines.
L'expression de cette joie peut dériver jusqu'à les conduire à arracher et brûler des drapeaux, comme à Toulouse et à Lyon, et à siffler l'hymne du pays qui a accueilli leur familles. À ce moment-là, l'interrogation peut se muer en incompréhension.
C'est peut-être dans ce cas que le débat est utile. Finalement, monsieur le ministre, on peut regretter qu'il n'y ait plus que le sport pour donner aux Français – à tous les Français – un vague souvenir d'appartenance, un vague sentiment d'identification, notamment lorsque c'est la seule occasion de chanter l'hymne national.
Il faut bien reconnaître que, pour des raisons diverses, certaines institutions ne jouent plus leur rôle : faire de tous ceux qui venaient sur notre sol des citoyens français.
C'est notamment le cas de l'école, dont les programmes, voici quelques décennies, ont supprimé toute référence à la nation (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), comme si cette référence était honteuse. La raison en est simple : le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et le régime dévoyé de Vichy, lequel avait perverti les notions de patrie et de nation, ont amené certains à confondre patriotisme et nationalisme. Il aura fallu attendre Jean-Pierre Chevènement, lorsqu'il était ministre de l'éducation nationale, pour affirmer la nécessité de réapprendre l'hymne national à l'école.