Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je voudrais, en préambule à mon intervention, faire un petit rappel concernant l'Alsace, ma belle région natale. Mes parents, mes grands-parents, comme tous les Alsaciens et Mosellans, ont, compte tenu de l'histoire, changé quatre fois de nationalité entre 1870 et 1945 ; c'est dire que nos pères se sont battus pour rester ou redevenir français. Mais pour le prouver, nous avons dû, jusqu'à la fin des années 1960, pour remplir toutes sortes de formalités, présenter les certificats de réintégration de nos parents dans la nationalité française.
Alors pour moi, héritier de cette histoire, qu'évoque la notion d'identité nationale ? Pour moi l'identité nationale, c'est, comme l'a écrit le général de Gaulle, « une certaine idée de la France » ; cela évoque un ensemble de symboles et de valeurs : tout d'abord, une langue commune, le français – ce qui n'exclut en rien mon attachement à mon dialecte alsacien – ; ensuite, notre devise « Liberté, Égalité, Fraternité », un ensemble de valeurs humanistes fondées sur les droits de l'homme, la laïcité, la solidarité, l'égalité entre l'homme et la femme, le progrès social, le respect et la tolérance.
Je vois une France multiculturelle, riche de ses diversités, une France plurielle, animée d'un vouloir vivre ensemble fédérateur.
Oui, monsieur Ayrault, je rêve, comme vous, d'une France digne, fière de ses valeurs, dans laquelle tous les citoyens, quelle que soit leur origine – même alsacienne – ou leur religion, vivent en harmonie. Mais il faut pour cela redonner du sens à nos symboles : le drapeau tricolore, La Marseillaise, et permettez à l'enseignant d'ajouter, monsieur le ministre : notre école, socle de notre république, formidable creuset de citoyenneté.