Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, permettez-moi un mot sur les conditions dans lesquelles se déroule notre débat sur l'identité nationale, des conditions iniques qui ne sont pas dignes du rôle de notre assemblée.
Le courant communiste, malgré son rôle dans la construction de notre nation, ne dispose dans cet hémicycle que de dix minutes pour aborder un sujet aussi grave. Pourtant, aucune personne, aucun courant de pensée ne détient le monopole de la nation, et je suis choqué que les formations de cet hémicycle ne soient pas traitées équitablement.
Le 21 février 1944, les murs de notre capitale se couvraient d'une grande affiche rouge annonçant l'exécution des vingt-trois membres du groupe Manouchian, ces résistants communistes, juifs, d'origine arménienne, hongroise, polonaise, espagnole, italienne, qui avaient fui le totalitarisme pour venir défendre dans notre pays les valeurs républicaines contre Vichy, contre les nazis. (Mmes et MM. les députés du groupe SRC apostrophent vivement les commissaires du Gouvernement en train de rire.)