…est plus qu'une erreur, monsieur le ministre : c'est une faute grave à l'égard des nouvelles générations de lycéens. Alors que s'ouvre le sommet de Copenhague consacré à l'avenir de la planète – le climat, n'est-ce pas de la géographie ? –, alors que vous lancez ici même un débat très controversé sur l'identité nationale et que le Président de la République impose la lecture de la lettre de Guy Môquet à chaque rentrée scolaire, beaucoup de Français jugent votre décision incompréhensible.
D'un côté, vos discours invoquent le passé avec nostalgie ; de l'autre, vous réduisez la place de toutes les sciences sociales. (« C'est faux ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Vous laissez supposer que les scientifiques n'ont pas besoin de connaître l'histoire et la géographie dans leur futur environnement professionnel, et que ces disciplines doivent être réservées aux littéraires.
Sans vous faire injure, monsieur le ministre, je vous rappelle que c'est souvent dans des régimes où la liberté de penser n'est pas la priorité que l'enseignement de l'histoire et de la géographie est remis en cause. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe GDR. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Au-delà de l'appel en faveur de cette discipline, c'est une conception de la citoyenneté que nous défendons. Une chose est sûre, monsieur le ministre : vous ne marquerez pas le cours de l'histoire. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)