Vous semblez tous très attachés au maintien du statut de 1957. On peut le comprendre, compte tenu de son originalité et de sa spécificité. De même, vous avez, les uns et les autres, parfaitement exprimé votre attachement à l'indépendance de l'Agence et à ses missions d'intérêt général. Mais j'aurais bien aimé vous entendre sur ce qu'il conviendrait de faire. Vous venez certes de donner quelques pistes, madame Panoussian, mais vous êtes la seule à l'avoir fait. En effet, nous devons nous poser la question de ce qu'est l'Agence aujourd'hui : non pas en 1957, mais en 2009. De même, nous devons tenir compte de la situation concurrentielle dans laquelle elle se trouve. On voit bien le tournant pris de longue date par Reuters vers l'information financière. Cette agence a également effectué une importante diversification dans le domaine de la photo ou de la vidéo, apparemment – mais je parle sous votre contrôle – de manière plus forte que ne l'a fait l'AFP. Mais il y a aussi la concurrence des autres médias, des autres supports, tels que le web. Par ailleurs, le nombre de désabonnements me semble poser question. Certes, la presse connaît une crise, mais cette situation n'est pas nouvelle. Le fait que certains journaux se désabonnent au profit du fil de Reuters, comme on l'a appris récemment, est un problème.
Mettons de côté la question du maintien du statut, un statut auquel vous êtes attachés pour des raisons légitimes que je peux parfaitement comprendre. Que doit faire l'AFP ? Il s'agit d'une grande agence, à vocation internationale, son image de marque est fantastique, et les parlementaires comme les Français y sont extrêmement attachés. Il est vrai que dans les endroits les plus reculés, l'AFP est parfois la seule présente, et en tout cas la première à donner l'information. Mais que doit-elle faire pour se mettre à l'heure d'aujourd'hui et relever les défis technologiques et concurrentiels auxquels elle est confrontée ? Elle ne peut se contenter de regarder dans le rétroviseur.