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Intervention de David Sharp

Réunion du 2 décembre 2009 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

David Sharp, SUD :

Je comprends. Il est cependant difficile de faire abstraction du document de M. Louette, d'ailleurs fort intéressant, ni de la situation actuelle de l'AFP. En réponse à vos questions, j'aborderai la question du modèle économique de l'Agence, tel qu'il est actuellement et tel qu'il pourrait devenir.

Auparavant, je souhaite rappeler que l'ensemble des syndicats ont lancé, il y a tout juste un an, une pétition « pour l'indépendance et la survie de l'AFP ». Un tel titre peut paraître dramatique, mais nous sommes réellement inquiets pour la survie de notre entreprise – et je vous expliquerai pourquoi. Je cite un extrait de cette pétition : « Nous refusons toute modification qui aurait pour effet soit de transformer l'AFP en agence gouvernementale, soit de la livrer en totalité ou en partie à des entreprises privées, quelles qu'elles soient et sous quelque forme que ce soit. Nous exigeons que l'Agence conserve sa particularité, sa capacité à remplir sa mission d'intérêt général et son indépendance structurelle. Par conséquent, nous nous opposons à toute modification qui dénaturerait son statut, inscrit dans la loi de 1957. »

Ce texte a été signé par près de 21 000 personnes, dont de très nombreux députés – majoritairement de gauche, mais pas seulement – et beaucoup de personnalités. Je vous encourage à consulter le site web, qui dresse la liste de tous les signataires et contient de nombreux autres documents. Son adresse est la suivante : www.sos-afp.org

Plus récemment, les syndicats ont fait une déclaration demandant le retrait du projet de M. Louette, qui « met en péril l'indépendance de l'Agence en organisant une mainmise de l'État, contrairement au statut actuel tel qu'énoncé dans son article 2. »

J'en viens aux questions que vous avez posées. On parle beaucoup du rôle international, du rayonnement de l'AFP. Comme vous l'entendez sans doute à mon accent, je ne suis pas d'origine française, mais britannique. Nous sommes en effet une agence très internationale, un fait souvent sous-estimé en France, sans doute parce que les agences de presse sont par définition – et c'est sans doute une bonne chose – des entreprises peu connues du grand public. Mais je tiens à rappeler que l'AFP est aussi, et peut-être surtout, l'agence nationale française. La plupart des pays que je connais ont en effet une agence nationale. Or le discours de M. Louette évoque plutôt un monde dans lequel on reçoit une lettre envoyée par une entreprise de Californie et livrée par la poste néo-zélandaise, ou un livre acheminé depuis l'Angleterre par la Deutsche Post.

Je signale au passage que, contrairement à ce que disait M. Llorca, la presse française représente non pas 15 %, mais 30 % du chiffre d'affaires de l'Agence. Les abonnements de l'État représentent 40 %, et le reste est à peu près également partagé entre les médias français et les médias étrangers.

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