Cela vous donne tort, monsieur Ayrault, lorsque vous vous montrez indulgent, et cela invalide les critiques que vous avez formulées à l'égard de l'UMP.
Mes chers collègues, je voudrais, au nom du groupe UMP, me féliciter de la tenue de ce débat au sein de l'Assemblée nationale, même s'il a été gâché par ce que nous venons de vivre.
Les émissions de gaz à effet de serre, notamment de gaz carbonique, ont brusquement augmenté avec l'ère de l'industrialisation et l'utilisation massive des énergies carbonées, notamment ces dernières années. Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà avérées, concrètes, avec la montée du niveau des océans, des sécheresses, des inondations, des cyclones, des menaces sur la biodiversité – 16 000 espèces sont en voie de disparition, dont une espèce animale sur quatre –, sur l'alimentation, sur la santé.
Comme le dit Yann Arthus-Bertrand, un homme qui a la soixantaine aura vu la planète passer de 2 milliards d'habitants au moment de sa naissance, à 7 milliards aujourd'hui, et à 9 milliards lorsqu'il parviendra au terme de son espérance de vie. En moins d'un siècle, c'est une véritable explosion démographique !
Si tel devait être le cas, comment ces 9 milliards d'hommes et de femmes vivront-ils ? Comment géreront-ils des déplacements de population par centaines de millions de personnes ?
L'organisation météorologique mondiale a annoncé, la semaine passée, que la concentration moyenne de gaz carbonique mesurée à partir de 200 stations réparties dans une cinquantaine de pays atteignait en 2008 le chiffre de 385 ppm – parties par millions. Il était de 310 en 1960 et les climatologues estiment que le chiffre à ne pas dépasser se situe autour de 450 ppm. En conséquence, l'élévation de température serait de l'ordre de 2 degrés et l'élévation du niveau des océans de 20 à 30 centimètres, voire beaucoup plus si la fonte des glaces amplifiait le phénomène, ce qui semble malheureusement se produire dans l'Arctique.
Il y a donc urgence à agir, car, si notre planète devait se réchauffer de 5 à 6 degrés, le risque de montée des océans serait plutôt de l'ordre du mètre, si ce n'est beaucoup plus encore – et nous en sommes tous conscients, monsieur Cochet.