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Intervention de Jean Dionis du Séjour

Réunion du 1er décembre 2009 à 15h00
Délais de paiement des fournisseurs dans le secteur du livre — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Dionis du Séjour :

Il faut défendre cette excellente initiative de la LME. C'est ce que font les libéraux d'inspiration que nous sommes.

Toutefois, cette règle était clairement inadaptée aux rythmes du circuit de diffusion du livre. Le schéma de cette filière est, en effet, totalement à l'inverse du schéma commercial traditionnel. Dans ce dernier schéma, l'ensemble des PME fournisseurs est petit, éclaté, et le rapport de force est clairement en faveur de la distribution, alors que les PME du livre se situent du côté des distributeurs, leurs fournisseurs étant des groupes d'éditions beaucoup plus « costauds ». Le commerce de la librairie se caractérise donc par des délais de paiement d'une centaine de jours en moyenne, permettant ainsi aux libraires de présenter au public une grande diversité de choix parmi l'offre éditoriale. Alors, oui, il s'avérait réellement opportun de faire une exception, en dehors du raisonnement sur l'exception culturelle, monsieur le ministre. C'est pourquoi le Nouveau Centre, famille politique d'inspiration libérale, s'associe à cette initiative.

Permettez-moi de saisir cette occasion pour vous faire part de quelques réflexions des centristes sur l'avenir du livre.

Ce texte est l'aboutissement d'une réflexion et d'une vision à plus long terme portée par le rapport de M. Gaymard sur l'avenir du livre. Nous pensons, quant à nous, que la question centrale est celle d'internet. Internet aboutit dans tous les secteurs à la disparition des intermédiaires qui ne produisent pas de valeur ajoutée. Quelle sera la valeur ajoutée des libraires dans la société internet ? C'est cette question centrale à laquelle nous devons avoir le courage de répondre aujourd'hui.

Le livre a mieux tenu le choc parce que le papier est un média moderne. Il permet une densité d'informations très intéressante. Il n'est pas trop cher. Il est donc un média portable, moderne et a, de ce fait, bien mieux résisté que les supports de la musique et du cinéma.

Cela dit, nous y sommes et le rapport d'Hervé Gaymard le souligne parfaitement : le choc du numérique dans l'industrie du livre est pour maintenant. Que pouvons-nous faire pour enraciner la valeur ajoutée des libraires à l'époque de la société internet ? Nous avons quelques idées sur ce point que nous voudrions vous soumettre.

Il convient, tout d'abord, de permettre aux libraires de continuer à faire leur métier de stockistes. Permettez à un ingénieur de réfléchir en logisticien. On doit pouvoir trouver un livre plus rapidement chez un libraire que sur internet. Ce n'est pas un objectif facile à atteindre, monsieur le ministre. Il faudra notamment soutenir la création d'un portail internet commun entre les libraires, qui leur permettra d'optimiser leurs stocks et de répondre plus efficacement à la demande des consommateurs dans un délai plus court.

Il conviendra également de mener une véritable politique de soutien à l'emploi de personnels qualifiés. La valeur ajoutée, c'est le conseil en lecture. Les libraires et les conseillers en lecture des libraires doivent être plus réactifs, plus adaptés et plus personnels que ne peuvent l'être les conseils sur internet.

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