Monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, tous les indicateurs économiques et sociaux sont en alerte avec 50 000 chômeurs supplémentaires au mois d'octobre. La pauvreté s'aggrave, les classes moyennes se paupérisent. Les Restos du Coeur s'attendent à un afflux record cet hiver avec plus de 110 millions de repas distribués. Les inégalités sociales explosent.
Pourtant, vous invoquez une croissance au coin du tournant pour mieux vous en remettre à la main invisible du marché. Mais la seule sortie de crise que l'on constate bénéficie aux banquiers et aux actionnaires – la BNP enregistre 4 milliards de bénéfices. C'est le retour des jours heureux pour les dignitaires du CAC 40 et les traders de New York, qui ont accumulé 140 milliards de bonus.
Rien n'a donc changé dans le capitalisme financier. L'argent public dégagé pour sauver les banques n'a servi qu'à nourrir la spéculation et regonfler la bulle financière.
Dès lors, le débat dangereux que vous proposez autour de l'identité apparaît comme une entreprise de division destinée à nous détourner de cette réalité sociale. Ce débat méritait pourtant de rassembler la société française loin des instrumentalisations politiciennes et de la privatisation de l'État par l'UMP.
Vous évoquez la cohésion de la nation, mais comment peut-on parler de cohésion quand 40 % de jeunes des quartiers sensibles sont au chômage et que la moitié vit sous le seuil de pauvreté, selon un rapport publié hier ?
L'égalité républicaine, véritable ADN de notre nation, est bafouée quotidiennement dans ces territoires.
Monsieur le Premier ministre, allez-vous entendre les Français en difficulté et leur adresser un signe de justice en exonérant les bénéficiaires du RSA de la taxe d'habitation et en augmentant significativement le SMIC au 1er janvier 2010 ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)