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Intervention de Jean-Luc Racine

Réunion du 25 novembre 2009 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Jean-Luc Racine, président de la Bibliothèque nationale de France :

La Bibliothèque nationale de France, madame Boulestin, est le bras armé du ministère de la culture puisqu'elle en redistribue les subventions au profit des pôles associés.

Pour ma part, je préconise l'ouverture des marchés de numérisation de masse de la BNF aux bibliothèques municipales ou universitaires, lorsqu'elles disposent de fonds qui manqueraient s'ils n'étaient pas accessibles par la voie numérique. Dans quelques jours, dans le cadre du Conseil du livre, je remettrai au ministre de la culture et de la communication un projet de schéma numérique national des bibliothèques énumérant les différentes conditions d'une politique coordonnée en la matière allant de l'identification des fonds à numériser jusqu'à leur diffusion et en passant par leur conservation. Je trouverais en tout cas normal que les prochains marchés de masse de la BNF, dont la première tranche s'achèvera l'année prochaine, s'ouvrent à hauteur de 50 % aux autres bibliothèques françaises dans le cadre d'une approche rationnelle au niveau national.

Concernant le coût de la numérisation, il faut, pour numériser la presse, dépenser un euro par page – 50 centimes en mode image et 50 centimes en mode texte. S'agissant des livres, la numérisation revient en moyenne à 34 euros par document, coût auquel il faut ajouter le coût de la conversion en mode texte, qui varie selon la qualité recherchée.

L'avenir des librairies sera déterminé par les usages. Le fait que tel ou tel site sera plébiscité ne pourra être décidé en haut lieu. Quant aux bibliothèques, elles n'ont pas à craindre la numérisation – d'ailleurs la BNF fut la première à se lancer dans cette entreprise. Pour autant, elles doivent anticiper les demandes des usagers et adapter le métier de bibliothécaire en conséquence.

S'agissant de la préoccupation exprimée par Jean-Noël Jeanneney à propos du vrac, autant la numérisation devra commencer par un travail d'accumulation des données – le facteur temps est donc important afin de dépasser la masse critique, même si l'on n'est pas à un mois près –, autant la nouvelle mission des bibliothèques sera, à partir de cette masse de données, de fournir des outils d'exploitation et d'orientation dans un univers qui, par nature, est indifférencié.

Pour ce qui est de la problématique européenne, celle-ci ne se pose pas en termes d'antagonisme. La condition de tout partenariat avec le privé est non seulement qu'il soit compatible avec le projet européen, mais même qu'il y contribue directement. Il ne doit pas y avoir d'ambiguïté sur ce point. Ce point avait d'ailleurs été clairement précisé au cours des discussions préliminaires avec Google.

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