Le sujet de la commission d'enquête qui nous est proposée est grave et important et doit nous réunir quels que soient les bancs où nous siégeons. Les drames humains que sont les suicides et les tentatives de suicide ne sont pas propres à France Télécom, mis ici en exergue, mais concernent également des secteurs et des milieux très divers, et en particulier les agriculteurs ou les viticulteurs. La question est en effet très présente dans nos territoires ruraux, le taux des personnes concernées y étant même supérieur à celui observé à France Télécom. La commission d'enquête devrait donc traiter la question de la façon la plus générale et la plus large possible. Les statistiques communiquées par Mme Roselyne Bachelot montrent une croissance des suicides chez les jeunes au statut précaire, mais aussi chez les personnes de quarante-cinq cinquante-cinq ans. Ils sont liés cette fois aux conditions de travail et au chômage. Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à rappeler que cette situation est grave en général et que s'il y a des suicides et des tentatives de suicide liés au travail et à son organisation, « au management par la terreur » au sein des entreprises ou « à l'enfer devant l'écran », le problème a une dimension humaine plus globale impliquant d'autres difficultés, familiales ou personnelles, qui dépassent le cadre de l'entreprise et du travail.
Je regretterais que la mission qui vient d'être créée sur les risques psychosociaux au travail disparaisse au profit de la commission d'enquête. Le programme établi comprenait d'ailleurs l'audition des dirigeants de France Télécom et il serait dommage de l'abandonner. La mission présente en outre l'avantage de ne pas se polariser sur une seule entreprise, en posant le problème de façon plus globale.