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Intervention de Christophe Weber

Réunion du 17 novembre 2009 à 18h15
Commission des affaires sociales

Christophe Weber, directrice générale de l'Institut de veille sanitaire :

Je ferai un point rapide à partir des dernières informations d'aujourd'hui.

Selon nos estimations, nous avons dépassé la semaine dernière les 400 000 consultations pour affections respiratoires aiguës liées au virus A (H1N1). Nous assistons aujourd'hui à une très franche intensification de l'épidémie, dont la meilleure indication est la circulation du virus dans les écoles : le nombre de fermetures de classes et d'établissements montre que l'épidémie a réellement démarré là où elle débute habituellement, c'est-à-dire chez les plus jeunes. Après les deux paliers que nous avons connus lors de la deuxième quinzaine de septembre et des vacances de la Toussaint, le redémarrage est intense. Il se manifeste essentiellement dans le sud de la France, en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Rhône-Alpes, mais il concerne tout le territoire, avec peut-être une petite stabilisation en Île-de-France, qui a été la région la plus touchée au début.

Parallèlement au développement de l'épidémie, nous assistons à une augmentation du nombre d'hospitalisations pour cas graves. Nous surveillons essentiellement les personnes qui sont admises en réanimation et en unités de soins intensifs. Elles sont à ce jour 245, dont 25 la semaine dernière. On atteint 46 décès en métropole, soit 14 de plus que lors du point de la semaine dernière, dont 9 au cours de la semaine écoulée.

La plus grande partie des cas graves et des décès concernent des personnes qui présentaient des facteurs de risque, ce qui ne signifie pas qu'elles étaient atteintes de maladies graves ou étaient en phase terminale. Elles vivaient souvent comme vous et moi, avec cependant une maladie comme l'asthme, le diabète ou l'obésité, dont on sait qu'elles favorisent des formes graves de la grippe. C'est d'ailleurs ce qui différencie la grippe A de la grippe saisonnière. On compte, en effet, 21 % de moins de quinze ans dans les cas graves, soit beaucoup plus qu'avec la grippe saisonnière. Les patients atteints de maladies respiratoires représentent 33 % des cas graves, ceux souffrant de diabète 12 % et les personnes atteintes d'obésité 10 %. Sur les 46 personnes décédées, 43 étaient porteuses de facteurs de risque. Les trois autres étaient deux adolescents de quinze et seize ans et une jeune femme de vingt-sept ans. Parmi les morts, six avaient moins de quinze ans.

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