Madame la ministre, merci d'être là. Vous vous êtes battue sans relâche pour l'avancée des droits de la femme aussi bien comme militante associative que comme femme politique, notamment comme ministre chargée des droits de la femme dans le gouvernement Mauroy ou comme parlementaire au moment de la discussion de mesures relatives à la parité.
Il nous a paru, à ce stade de nos travaux, utile de vous entendre, vous qui avez vécu de l'intérieur l'évolution du mouvement féministe.
Je souhaiterais savoir quel regard vous portez sur le voile intégral. Est-ce avant tout l'expression d'un malaise identitaire de la part de jeunes personnes qui sont mal intégrées à la société française ou faut-il y voir une réelle influence du fondamentalisme ? N'est-il pas surprenant de voir beaucoup de jeunes filles de souche européenne converties à l'islam adopter cette pratique rigoriste ? Selon vous, quels sont les droits de l'homme – et de la femme – mis en cause par cette pratique ?
J'aimerais aussi vous demander si, selon vous, le port du voile intégral remet en cause les valeurs républicaines et, plus particulièrement, le principe de laïcité.
Une loi portant sur le voile intégral pourrait comprendre des mesures positives visant à améliorer la tolérance et les droits des femmes. Quelles mesures proposeriez-vous pour que la communauté musulmane comprenne bien qu'il ne s'agit pas d'une loi antimusulmane, mais d'une manière de préserver le « vivre ensemble », lequel ne peut se faire au détriment des femmes ? La mission ne s'est pas encore prononcée définitivement, mais elle verrait dans la loi un moyen de libération, et non de répression, comme le craignent certains.