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Intervention de Samir Amghar

Réunion du 4 novembre 2009 à 16h00
Mission d’information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national

Samir Amghar, chercheur à l'école des hautes études en sciences sociales :

Dans l'agglomération lyonnaise, il y a une mosquée salafiste aux Minguettes, à Vénissieux – la mosquée Al Fourqan – et une autre à Lyon même, dans le 8e arrondissement. Elles sont très actives, faisant preuve d'un grand prosélytisme. Le mouvement salafi est sans doute, en effet, le plus hégémonique et celui qui connaît le plus fort développement, notamment au détriment du mouvement Tabligh. Dans les quartiers populaires, lorsqu'on décide de se convertir à l'islam ou de se réislamiser, on le fait bien souvent au contact du salafisme car c'est la seule offre religieuse qui y reste et qui apparaît comme la plus légitime et la plus authentique.

Quant à Argenteuil, c'est un bastion historique du salafisme, la première ville où il s'est développé et où des femmes ont commencé à porter le voile intégral, et celle où se trouve la plus grande mosquée salafie de France, pouvant accueillir plusieurs centaines de fidèles, la mosquée As Salaam. Mais l'imam, le franco-marocain Abou Omar, considère que le voile intégral n'a pas sa place en France, mais seulement dans les pays musulmans qui l'acceptent. Il se situe donc dans une logique de compromis, invitant les jeunes filles à découvrir leur visage. C'est l'exemple du bricolage auquel sont conduits des imams salafis, malgré le sectarisme propre au mouvement. Cela étant, il est vrai qu'il existe un certain nombre de lieux de culte non répertoriés, mais les chiffres que je vous ai donnés permettent d'avoir un ordre de grandeur : les salafistes sont une minorité dans la minorité musulmane, mais une minorité très active.

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