Monsieur le ministre, je tiens tout d'abord à vous faire directement part de toute la sympathie que vous m'inspirez. Je l'ai évoquée, dimanche dernier, auprès de jeunes agriculteurs qui m'interrogeaient sur vous et qui, à mes yeux, devraient constituer le « fil rouge » de la loi de modernisation agricole. En effet, alors qu'ils sont les acteurs de la sécurité alimentaire de demain, ce sont eux qui connaissent, à l'heure actuelle, la situation la plus difficile dans le monde agricole – je pense notamment à ceux qui ont investi pour se spécialiser afin de répondre aux nouvelles normes qui ne cessent de s'empiler les unes sur les autres. Le secteur de la production animale est plus particulièrement touché parce qu'il concerne des territoires où il est impossible de se reconvertir : j'ai rendu visite récemment à un jeune producteur de lait qui a investi 300 000 euros dans des bâtiments. En cas de cessation d'activité, son investissement sera perdu.
Dans le secteur des phytosanitaires, nous rencontrons des difficultés en raison du caractère franco-français des mesures les concernant. Il serait souhaitable que l'évolution des règles se fasse au plan européen, sous peine de porter préjudice aux producteurs français.
J'ai, par ailleurs, sensibilisé depuis 2002 tous les ministres de l'agriculture au problème sanitaire posé par la sharka, dont il convient d'examiner de nouveau les incidences sur les fruits – vous rencontrerez bientôt les producteurs à ce sujet.
Enfin, MM. Germinal Peiro et Michel Diefenbacher ont évoqué les problèmes rencontrés par la production tabacole, qui est condamnée si nous ne lui trouvons pas de nouveaux débouchés. C'est la raison pour laquelle il conviendra un jour de réexaminer sans tabou la production du tabac OGM à des fins médicales, pour une utilisation dans des produits de substitution – hémoglobine ou collagène, notamment.