La crise que traverse l'agriculture française est d'une exceptionnelle ampleur. Au-delà de la production laitière, toutes les filières sont touchées, en particulier l'arboriculture et la viticulture, qui dans mon département rencontrent de graves difficultés. La politique européenne de dérégulation des marchés agricoles et les aléas spéculatifs au niveau international ont conduit des milliers d'exploitants à la perspective d'une disparition quasi certaine, résultant de l'absence de visibilité sur les cours des produits, de coûts de production trop élevés, des charges fiscales et salariales, du poids de l'endettement, de la chute vertigineuse des revenus et de trésoreries dans le rouge. La détresse des agriculteurs n'a pas suscité de réponses adaptées, et les moyens inscrits dans le projet de loi de finances sont insuffisants.
Dans le Tarn-et-Garonne comme dans un grand nombre de départements français, l'agriculture est un pilier fondamental de l'activité économique, dont dépendent non seulement l'identité, mais aussi l'équilibre, le dynamisme et à terme la survie de nos territoires ruraux. Nous attendons donc des mesures concrètes, susceptibles de jeter les bases d'une véritable reconstruction. Quel soutien comptez-vous apporter à l'arboriculture fruitière ?
Le plan annoncé par le Président de la République, dont le contenu aurait pu être décidé plus tôt et qui intervient en dehors du projet de loi de finances, suscite l'inquiétude quant à sa mise en oeuvre effective. Nous aimerions savoir comment les crédits seront engagés, dans quel cadre, dans quel délai et sous quelles conditions.
Les craintes sont d'autant plus grandes qu'une nouvelle phase de dérégulation a été dictée par la Commission européenne dans le cadre de la PAC, alors que la France présidait l'Union européenne.
Au-delà de l'urgence, il est essentiel de créer les conditions d'un développement agricole raisonné et solidaire. Pour cela, nous devons favoriser le renouvellement et l'adaptation des exploitations, qui garantissent une gestion équilibrée des territoires, miser sur l'enseignement public agricole, valoriser la qualité des produits, soutenir la compétitivité. Et nous devons offrir des marchés à la filière des fruits et légumes par un allégement de ses normes de production et du niveau de ses charges.
Enfin, je souhaiterais connaître votre position sur la création d'une assurance récolte obligatoire pour lutter contre les aléas climatiques et sanitaires.