Monsieur le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche, je suis heureux de vous accueillir, avec M. Serge Poignant, vice-président de la Commission des affaires économiques, représentant son président, M. Patrick Ollier, en commission élargie afin de vous entendre sur les crédits de la mission « Agriculture, pêche, alimentation, forêt et affaires rurales » pour 2010.
Je note que c'est la première fois que cette mission est examinée en commission élargie. Pour que le débat puisse prendre l'ampleur nécessaire, en laissant à chacun de nos collègues la possibilité de s'exprimer, nous disposons de la matinée et, éventuellement, du début de l'après-midi jusque vers dix-sept heures.
Comme vous le savez, la procédure de commission élargie nous donne une chance d'avoir un dialogue vivant et direct entre le Gouvernement et les députés, à condition que les questions, comme les réponses, soient à la fois complètes et concises. Nos rapporteurs ont mis leurs projets de rapports écrits à disposition de nos collègues. Ils pourront donc d'entrée de jeu vous poser quelques questions, monsieur le ministre, sans exposé liminaire.
J'en profite pour rendre hommage, aux noms de l'ensemble des présidents de commission, au travail réalisé par les rapporteurs spéciaux et pour avis : en effet, en plus du rapport qu'ils rédigent à l'occasion de la présentation des crédits de mission, ils accomplissent, tout au long de l'année, un travail d'appréciation des crédits proposés et de suivi, de contrôle et d'évaluation de l'application de ces mêmes crédits.
Avant de leur laisser la parole, je veux dire combien ce budget est présenté dans une situation de tension entre la crise conjoncturelle immédiate que connaissent de nombreuses entreprises agricoles, notamment les producteurs laitiers, et l'obligation où se trouve l'État, dans une perspective de long terme, de préparer l'avenir de l'agriculture dans le cadre européen. La mission « Agriculture », qui comporte une forte part de crédits d'intervention, est particulièrement sujette à cette tension du court et du long terme.
Dans les circonscriptions dans lesquelles nous sommes élus, nous sentons la détresse de beaucoup d'agriculteurs et nous entendons leurs préoccupations quant à leur présent et leur avenir.
Au-delà des mesures de soutien ou de sauvetage des filières agricoles le plus en difficulté, c'est la question de la régulation des marchés qui se trouve posée à la fois sur le plan européen dans le cadre de l'organisation mondiale et sur le plan national.