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Intervention de Monique Crinon

Réunion du 28 octobre 2009 à 16h00
Mission d’information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national

Monique Crinon :

En tout cas, ils ne sont jamais identifiés comme étant la menace première : la menace première et l'objet de la réflexion sont les femmes qui portent le voile intégral.

En aucun cas on ne doit les punir et les rejeter de l'espace public. Car nous croyons dans la vertu du débat public et dans la capacité de l'espace public d'intégrer ceux qui, à un moment de l'histoire de leur vie, en sortiraient.

Il faut abandonner l'idée qu'il y aurait un continuum entre le port du foulard et le port du voile intégral – un peu comme si l'on disait que celui qui boit un verre de vin finira alcoolique. Vous savez très bien que ce n'est pas vrai. Les femmes qui portent le voile intégral ne le font pas nécessairement après être passées par une étape intermédiaire. Il faut éviter que certaines populations issues de l'immigration ne se trouvent mises au ban de la société, comme étant celles qui produisent des dangers qui menaceraient la République.

Les acquis du féminisme ne sont pas fragiles. Mais pourquoi construire un discours faisant apparaître comme menaçants les quelques femmes et les quelques hommes de ces groupes, que je combats par ailleurs ? C'est leur donner une importance bien plus grande qu'ils n'en ont réellement. Et si l'on doit s'intéresser à la question des femmes, notamment aux victimes de violences et de discrimination, il faut plutôt faire porter l'action publique sur le renforcement des dispositifs d'écoute et d'aide que punir le peu de femmes qui portent, pour des raisons diverses et variées, un voile qui les cache à notre regard.

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