Monsieur le rapporteur spécial, nous partageons tous le constat que vous venez de dresser et personne dans la majorité n'interprète autrement les chiffres que vous venez de présenter. Cela dit, il fallait prendre des mesures face à la crise financière et économique mondiale : le Gouvernement a réagi vite pour empêcher l'effondrement des banques puis pour mettre en oeuvre un plan de relance. Ces actions ont permis à la France de connaître une décroissance moindre que celle des autres pays industrialisés, et même d'entrevoir une légère croissance pour 2010. Nous n'avons pas décroché par rapport à nos concurrents. La France conserve d'ailleurs une signature notée triple A.
Il ne faut pas céder au catastrophisme ambiant. Les hommes publics doivent appréhender la situation, aussi délicate soit-elle, et agir en conséquence. Certes, ils peuvent ne traiter que l'aspect comptable des choses, mais l'obtention de meilleurs équilibres financiers se fera au détriment d'une amélioration de la situation économique et sociale. Mais ils peuvent aussi choisir de pédaler pour ne pas tomber de la bicyclette et de faire en sorte que, le moment venu, notre pays soit de nouveau en situation au sein de l'ensemble des économies mondiales.
Certains regrettent que l'État emprunte à court terme. Or, avec le grand emprunt, c'est l'inverse qu'il se propose de faire, puisqu'il s'agit de mettre en place sur le long terme des moyens importants au service de dépenses d'avenir, l'objectif étant que l'emploi, la croissance et le niveau de prospérité de notre pays s'améliorent demain.
Certes, votre analyse est fondée, mais je n'ai pas entendu proposer d'autres solutions que celles mises en oeuvre voilà quelques mois, que celles du plan de relance, et qui ont permis à la France de ne pas décrocher par rapport à des pays dont la situation est comparable, et qui lui permettront demain, quand la conjoncture sera meilleure, de tirer avec d'autres son épingle du jeu.