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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 9 décembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2008 — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Je ne voulais pas citer de marque, surtout que la publicité sera interdite à partir du mois de janvier ! (Sourires.)

En France, la croissance est constituée, à 80 %, par la consommation. Celle-ci devrait être prioritaire lorsque l'on constate une insuffisance criante de la demande. Augmentez les salaires des Français, et ils achèteront des voitures ! Las, vous vous contentez de prendre des mesurettes sans efficacité économique.

Vous voulez subordonner les aides à l'industrie automobile à un coup d'arrêt aux délocalisations : c'est à la fois moral et judicieux, mais vous retardez d'une guerre, car une grande partie des délocalisations ont déjà eu lieu. L'urgence, aujourd'hui, c'est d'interdire les licenciements et les fermetures d'entreprises.

Vous prétendez faire un effort en faveur de l'investissement, et vous en faites un, c'est vrai, mais il est très faible. Quant aux 11 milliards d'euros pour les PME, il ne s'agit pas d'un effort, car c'est de l'argent que l'État leur doit. Un effort véritable consisterait à multiplier par trois ou quatre l'investissement public, qui est à un niveau ridicule, mais cela, vous ne le faites pas. Sur ces 11 milliards annoncés, combien proviennent de l'État ? Un effort véritable consisterait à favoriser le crédit aux PME, ainsi qu'à pénaliser la distribution de dividendes, car les revenus financiers sont aujourd'hui supérieurs aux investissements des entreprises. De l'argent, il y en a : il faut aller le chercher là où il est.

Quant aux 70 000 logements supplémentaires annoncés, il ne s'agit que d'un rattrapage de la baisse de la construction. Enfin, vous pressurez tellement les collectivités locales que leurs élus, de quelque bord qu'ils soient, s'en plaignent. En réalité, l'effort que vous leur demandez n'est qu une incitation à s'endetter davantage.

Bref, vous présentez un plan sans véritable efficacité économique. Les inégalités continueront de se creuser et les effets pervers ne manqueront pas de se faire sentir : en deux ans, la dette aura doublé. Ce plan ne comporte aucune mesure de fond : rien sur le contrôle des banques et du crédit, rien ou presque sur les paradis fiscaux, rien pour inverser ou même stopper la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée au bénéfice de la rémunération des actionnaires. Vos mesures ne sont que faux-semblants : leur efficacité économique sera quasi nulle, et leurs conséquences sociales seront très dures. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

(La question préalable, mise aux voix, n'est pas adoptée.)

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