Le bilan de la réforme des heures supplémentaires est encore plus désastreux que celui des exemples précédents. Nous avions été nombreux à dénoncer le caractère purement idéologique de cette mesure. Là encore, je mets de côté la question de savoir si le slogan « travailler plus pour gagner plus » est bon. De nombreux Français se rendent compte qu'ils sont de moins en moins à avoir du travail et qu'ils gagnent de moins en mois. La promesse est très loin d'être tenue, puisque c'est exactement le contraire qui se passe.
Et ne dites pas que ce n'était pas prévisible. N'importe quel élève de lycée ayant choisi l'option économie, tant qu'elle existe encore, sait que favoriser les heures supplémentaires en période de stagnation économique – ce qui était déjà le cas il y a un an ou un an et demi – aura pour résultat non de relancer l'activité mais, au contraire, de freiner encore un peu plus les embauches. C'est une bête question de logique économique. Et pendant ce temps, la situation de l'emploi s'aggrave.
Ne me dites pas qu'il ne s'agit là que d'un discours d'opposition, c'est bel et bien la réalité. Quand la plus forte hausse du chômage a-t-elle été annoncée par vos services, monsieur le ministre ? Au mois d'août. Vous ne pouvez tout de même pas mettre cette forte hausse sur le dos d'une crise financière qui s'est déclenchée plusieurs semaines après !