Nous allons retrouver à huit reprises cette proposition de la commission des lois qui modifie le texte original de votre résolution, monsieur le président. À huit reprises donc, là où les parlementaires disposent aujourd'hui de cinq minutes pour s'exprimer – ce qui n'a rien de considérable ! –, nous n'aurons demain que deux minutes.
D'un tempérament conciliant, je veux bien concéder que tout ne se vaut pas et que, sur l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, évoqué ici, deux minutes peuvent suffire. Cependant nous saisissons l'occasion de ce premier amendement pour attirer l'attention sur ce que signifie cette règle des deux minutes.
L'excellent ministre Karoutchi – puisqu'il s'est absenté, nul ne verra de flagornerie à ce que je le qualifie ainsi – déclarait l'autre jour au Figaro que le Parlement gagnerait à retrouver les grandes envolées oratoires d'antan et réclamait le retour de députés comme Blum ou Jaurès. Or, quand Jean Jaurès intervenait dans cet hémicycle pour demander la réhabilitation de Dreyfus, il ne pouvait pas le faire en deux minutes !