Avec 16 000 postes en moins et un budget qui stagne – 0,4 % d'augmentation, quand le Gouvernement prévoit une croissance du PIB d'environ 0,75 % –, la part de l'éducation nationale dans le budget global de la nation continue de fondre. Vous ne faites que confirmer ce que l'on constate depuis plusieurs années : l'éducation n'est plus une priorité du Gouvernement et de la majorité, alors que c'est le meilleur investissement pour surmonter la crise actuelle et anticiper les crises futures.
Les suppressions de postes devaient avoir pour contrepartie la revalorisation salariale des enseignants, mais les premières mesures annoncées sont bien en-deçà des attentes. Les nouveaux recrutés au niveau du mastère débuteraient avec une majoration de 100 euros, augmentation qui était jusque-là obtenue au premier changement d'échelon, au bout de trois mois d'ancienneté. À cela s'ajoute la prime au mérite – ou plutôt au zèle. Allez-vous engager une véritable politique de revalorisation des traitements des enseignants qui soit autre chose qu'un saupoudrage au bénéfice de quelques-uns ?
Les crédits pédagogiques pour le premier degré de l'enseignement public connaissent une baisse sans précédent, passant de 12,3 à 5,9 millions d'euros. Veut-on une école publique refermée sur elle-même faute de moyens financiers pour des activités complémentaires et des partenariats dans les domaines artistiques, culturelles et scientifiques, ou encore pour l'éducation à la santé ou à l'environnement ? L'école de la République n'a-t-elle pas aussi pour mission de former des citoyens ouverts sur la société qui les entoure ?