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Intervention de Jean-Luc Hees

Réunion du 16 septembre 2009 à 9h30
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Jean-Luc Hees, président-directeur général de Radio France :

Je puis vous rassurer comme je l'ai moi-même été depuis mon arrivée. Je salue d'ailleurs la qualité de l'équipe qui est en charge de ces travaux, en particulier du directeur financier de Radio France, Fabrice Lacroix.

Je rappelle qu'il s'agissait avant tout de sécuriser le bâtiment de Radio France, dont la préfecture de police avait pointé le danger qu'il représentait pour les personnels. Il est rapidement apparu que reconstruire Radio France ailleurs n'était pas une bonne idée car, outre le traumatisme affectif, il aurait de toute façon fallu réhabiliter l'immeuble pour le vendre.

Le chantier qu'il a donc été décidé d'ouvrir est considérable puisqu'il porte sur 104 000 mètres carrés. Il vise également à valoriser un patrimoine architectural puisque ce bâtiment est un symbole de Paris et de notre activité.

En outre, parce que les activités de Radio France changent dans un monde qui change, il fallait moderniser non seulement le fonctionnement, mais aussi les circulations dans une maison qui accueille du public. De ce point de vue, je me réjouis que nous disposions demain d'un auditorium de classe internationale.

Répondant à de hautes ambitions, la rénovation s'inscrit également dans une démarche de haute qualité environnementale et elle permettra de réaliser des économies de fonctionnement.

Le montant des travaux est de 240 millions d'euros en valeur juin 2008, comprenant les travaux de réhabilitation à hauteur de 183 millions d'euros, ainsi que 26 millions pour le parking et 30,6 millions pour l'auditorium.

Le budget d'investissement de la réhabilitation atteint 328,2 millions d'euros si l'on y intègre également les sommes suivantes : 3 millions pour les forages de géothermie, 3 millions pour les travaux préparatoires au début de chaque phase, 30,4 millions pour la maîtrise d'oeuvre, 13,4 millions pour les assistants à maître d'ouvrage, 19,7 millions pour les aléas, soit 8 % du montant des travaux, ce qui semble raisonnable au vu de l'ampleur du chantier, 2,9 millions de taxes et 2,3 millions d'équipements techniques. Deux éléments de surcoûts sont par ailleurs intervenus : 5,6 millions pour intégrer l'orgue dans l'auditorium et 7,9 millions pour des travaux complémentaires de désamiantage.

Ce budget est calculé avec une hypothèse d'inflation de 2,5 % par an, mais ce taux sera probablement inférieur.

Le budget de fonctionnement est évalué à 115 millions d'euros, soit 22 millions de plus que l'estimation du COM, en raison du décalage de deux ans dans les travaux.

Les réponses au premier appel d'offres ayant été jugées inacceptables, des négociations très serrées ont été engagées avec les entreprises, qui ont permis de ramener le résultat définitif de 325 à 240 millions d'euros, tout en maintenant les fondamentaux du projet. Voilà qui confirme que le dossier a été traité avec un grand professionnalisme.

J'en viens à la question du vieillissement de nos auditeurs, qui est liée à celle du numérique, dont j'ai souvent dit que l'on n'avait pas à être pour ou contre, qu'il existe et qu'il est une bonne chose pour l'avenir de notre entreprise. Mais il est vrai que les modifications des modes de consommation de la radio ont moins d'impact sur nos antennes que sur d'autres car nos programmes, en particulier ceux de France Inter, de France Culture et de France Musique, ne sont pas consommés essentiellement par des jeunes gens. Peut-être faut-il y voir une conséquence de leur haute tenue, qui les rend plus difficiles d'accès pour un public très jeune. En revanche, le numérique a plus d'effet sur France Info, dont le public plus jeune représente une forte part de l'audience.

Radio France dispose par ailleurs d'une antenne qui a vocation à s'adresser à la jeunesse : si Le Mouv' connaît des difficultés, pour diverses raisons, il n'en demeure pas moins une priorité.

Je crois que ce sujet mérite une réflexion en profondeur car on ne peut pas se contenter d'offrir de la musique à notre jeunesse : Radio France a l'ambition de préparer les jeunes à vivre dans une société difficile à comprendre, de leur proposer des contenus, notamment culturels, et de vrais formats d'information. C'est un chantier difficile, mais le multimédia, la convergence des médias, la radio numérique terrestre nous offrent des perspectives et il me semble qu'une entreprise comme la nôtre a l'obligation citoyenne et même morale d'avoir une telle ambition pour la jeunesse.

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