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Intervention de Françoise Laurant

Réunion du 16 juin 2009 à 16h00
Mission d’évaluation de la politique de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes

Françoise Laurant, présidente du Mouvement Français pour le planning familial :

La loi de 2001 ne créé pas d'obligation pour les enseignants, mais pour les établissements qui, dans le projet de l'école, doivent prévoir l'organisation de ces séances. Il est possible également de prévoir des interventions extérieures qui se déroulent en dehors des relations habituelles entre maître et élèves, ce qui peut constituer un avantage.

Pour ce qui est des violences psychologiques, de nombreuses femmes viennent nous voir – même si elles considèrent que leur problème ne relève pas des violences conjugales ou qu'elles n'ont pas besoin d'une aide juridique – pour parler, pour essayer de comprendre ce qui leur arrive, avant de prendre certaines décisions. Lorsque c'est nécessaire, nous les orientons vers des psychiatres. Mais ce n'est pas facile.

La loi doit-elle définir les violences psychologiques ? Nous avons l'impression que non car il y aura toujours des cas en dehors de la définition donnée par la loi.

Au moment de juger, les magistrats devront prendre en compte la totalité des situations et ne pas se fonder seulement sur la définition juridique. Les vécus peuvent en effet être différents.

En évoquant le procès Courjault, vous avez posé la question de l'isolement terrible de certains conjoints. Il faut reconnaître qu'il existe peu d'endroits où parler des problèmes que l'on peut rencontrer dans son couple ou avec ses enfants. La loi Neuwirth, à l'origine des missions que l'État nous a confiées, disposait que tout citoyen devait pouvoir trouver un lieu où aller parler, être écouté, avoir des informations, des conseils d'ordre éducatif, concernant la sexualité, la vie de famille, etc. Il faudrait que ces lieux soient plus connus, et plus nombreux – sans compter que nous ne sommes pas chers !

Avant de réaliser que l'on relève éventuellement d'un psychiatre, ou de quelqu'un d'autre, il est important de pouvoir parler, que l'on soit une femme ou un homme. Lorsque les premiers numéros verts sur la contraception ont été créés, un certain nombre d'hommes ont appelé. Il faut des lieux tels que les nôtres qui ne sont pas médicalisés et constituent des lieux de parole.

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