J'ai animé ce matin un groupe composé de dix-sept garçons et d'une fille, tous âgés de douze à quinze ans. Pour la majorité d'entre eux, la première preuve d'amour est la jalousie. Si l'on parle aux garçons des relations affectives, on se heurte à des stéréotypes. Si l'un d'entre eux raconte qu'une fille lui plaît et qu'il est amoureux, il se fait traiter de « pédé ». Les garçons ont beaucoup de mal à affronter les autres s'ils veulent agir différemment. Pourtant, ils développent un sentiment de liberté quand ils peuvent s'éloigner des stéréotypes.
J'ai l'habitude de dire que l'humanisme et le féminisme ne sont pas des vaccins contre les stéréotypes. Mais plus nous travaillons à développer l'humanisme, plus nous développons des comportements égalitaires et plus nous contribuons à développer l'égalité.
Pour les jeunes, il est important de faire des parallèles avec le racisme et de leur dire que, pour abolir l'esclavage, on ne s'est pas appuyé que sur les noirs. Il a fallu des noirs et des blancs, des hommes et des femmes. Pour lutter contre le sexisme, c'est pareil : il faut compter sur tous ceux qui ne font pas le choix individuel de la violence pour gérer leurs relations avec les autres, dans le couple ou ailleurs.