La violence est un phénomène social. Il ne faudrait pas que l'on pense que la violence est le problème de certains hommes.
On dit aux femmes battues qu'elles sont une sur dix dans cette situation, qu'elles doivent briser le silence, etc. Mais il faudrait aussi s'adresser à toute la société. Neuf hommes sur dix ne sont pas violents, mais personne ne s'adresse à eux, ni ne les mobilise. Ceux qui frappent sont minoritaires, mais ils font peur à tout le monde. Enfin, en ne faisant que dénoncer les violences, on amène les gens à ne prendre en compte que l'aspect négatif des choses, ce qui ne peut que les décourager. Les politiques publiques doivent s'appuyer sur ceux – hommes et femmes – qui ne sont pas dans ces mécanismes de domination.