Monsieur le ministre, vous qui êtes l'un des rares érudits du Gouvernement et que l'on oblige à se commettre dans un commerce inhabituel pour vous puisque l'on vous amène jusqu'à Plan-de-Campagne – comme si cela vous intéressait ! –, vous le savez : Montesquieu a développé la théorie des climats. Mais l'UMP va plus loin avec la théorie des saisons qui consiste à changer de position selon les saisons.
Christian Eckert vient de démontrer brillamment la versatilité de nos collègues de l'UMP. Même s'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, la versatilité, en politique, n'est pas une vertu, en tout cas selon nous, qui sommes des gens structurés et savons de quel côté sont les intérêts que nous défendons : du côté des gens modestes.
Nous avons bien entendu les propos de M. Mallié, mais nous considérons que les droits doivent être alignés sur la norme la plus favorable, parce que c'est ainsi que s'est construit le contrat social qui assure la cohésion de notre pays, cette cohésion que vous vous acharnez à vouloir déliter. Vous voulez atomiser, désarticuler, isoler les uns des autres, mettre en pièces les conditions les plus favorables aux salariés.
Cela est si bien ressenti que nos collègues du Nouveau Centre sont gênés. M. Vercamer trouve que notre groupe va trop loin – il est vrai que nous allons plus loin que lui –, mais il aurait pu sous-amender l'amendement.
Monsieur Vercamer, vous affirmez que la loi peut mettre le feu. Notre histoire témoigne du contraire. J'utiliserai pour le démontrer une référence qui ira droit au coeur de M. le ministre, même s'il est moins jaurésien que moi : en 1905, il a fallu la loi pour apaiser les confrontations sur la question de la place des religions. La loi apaise, elle ne met pas le feu.