Gardons-nous de critiquer systématiquement le nouveau système de couverture du territoire par La Poste. Dans mon département, les agences postales et les relais poste rendent des services supérieurs aux anciens bureaux, qui étaient ouverts trois fois deux heures par semaine – sauf pour ce qui est du conseil financier, c'est vrai, mais il ne s'agit pas d'un besoin quotidien. Pour maintenir en zone rurale l'essentiel des prestations dont a besoin la population, la pluriactivité est sans doute la meilleure solution. Dans ma circonscription, je vois des secrétariats de mairie qui ont des horaires d'ouverture plus larges parce qu'ils sont devenus agence postale, et des épiceries, boulangeries ou bureaux de tabac dont le maintien est assuré grâce à un revenu fixe supplémentaire. Il ne faut pas penser qu'il n'y a qu'un modèle valable de présence du service public.
Internet offre aux zones rurales une possibilité fantastique de développement des services publics, grâce aux points visio-publics par exemple. Cette technique évite à nos concitoyens de se déplacer et au personnel de passer la moitié de son temps sur les routes. Elle permet donc de rendre un meilleur service à moindre coût. Comment l'État soutient-il ce mouvement ? Car il faut non seulement installer les équipements nécessaires, mais aussi transformer ses services de façon à ce qu'ils puissent proposer un certain nombre de prestations en ligne. L'État doit donner l'exemple pour entraîner d'autres partenaires dans le développement des prestations à distance. Le service public en ligne est la meilleure manière de progresser dans l'égalité d'accès au service public sur tout le territoire.