Pour positives que soient vos intentions, monsieur le haut-commissaire, elles se heurteront probablement à des difficultés de concrétisation.
Je suis issu du monde enseignant. Nous sommes tous d'accord pour constater que 80 à 85 % des jeunes scolarisés en collège suivent à peu près normalement l'enseignement, tandis que 15 à 20 % sont en réelle difficulté ; pour ceux-ci, l'enseignement est sans doute peu adapté, peu motivant ou peu intéressant. Cette réalité est la source des échecs et des difficultés qui seront rencontrées par la suite pour les réinsérer dans des filières de formation.
Vous l'avez dit, le monde de l'entreprise n'est présent que partiellement ou trop peu au collège. La classe de quatrième comporte des actions de sensibilisation, celle de troisième un stage de quelques jours. Que le monde de l'entreprise « entre » dans l'école beaucoup plus qu'aujourd'hui est indispensable pour que les élèves découvrent les métiers. Cette tâche n'est pas forcément de votre responsabilité, mais un travail avec l'éducation nationale me semble un enjeu majeur pour ne pas perdre ces jeunes qui disposent d'un potentiel à valoriser.
Vous avez aussi fait remarquer que lorsqu'un jeune quitte le collège, il est perdu de vue. Il est indispensable que le suivi soit assuré. Des responsables doivent être désignés pour assurer cette coordination.
Enfin, le dernier enjeu que j'évoquerai est le financement des stages au profit des associations qui accueillent des stagiaires. Aujourd'hui, des jeunes ne trouvent pas de stage faute de financement.