Monsieur le ministre, le ministère des affaires étrangères est le seul ministère régalien dont les effectifs baissent depuis quinze ans sans discontinuer. C'est proprement scandaleux. Nous avons besoin d'un outil pour renseigner le Gouvernement sur ce qui se passe dans le monde. Vous avez à juste titre créé une direction de la mondialisation, et c'est bien, mais encore faut-il que les informations lui parviennent. Je ne peux pas voter un budget qui poursuit cette déflation des effectifs.
De surcroît, je constate que, dans les crédits d'aide au développement comme dans les crédits d'action culturelle, il n'y a pas de redéploiement du multilatéral au profit du bilatéral, bien au contraire. Or le bilatéral est l'instrument d'une stratégie d'influence, contrairement au multilatéral, qui est anonyme.
Quant à la gratuité de la scolarité, elle constitue sans aucun doute une faute, d'autant qu'elle a été financée par la diminution des crédits d'action culturelle. Il faut trouver les moyens de taxer les entreprises à l'étranger pour qu'elles appuient l'action de la France au niveau bilatéral.
Dernier point : j'ai été très frappé, à la Conférence des ambassadeurs, par le nombre d'anciens ambassadeurs dont on n'utilise pas le savoir accumulé sur le monde. Il faudrait réfléchir aux moyens de bénéficier des services de ces retraités.