S'il y a aujourd'hui une fracture numérique, c'est que l'on a démoli le service public nommé France Télécom et que cette entreprise n'a installé l'ADSL et la fibre optique que dans les zones rentables. Le conseil général de Gironde – comme bien d'autres, sans doute –, a été obligé de mettre en place un syndicat, « Gironde numérique », pour équiper les zones blanches. D'un côté, on démantèle les services publics, de l'autre, on pallie les manques qui en résultent avec de l'argent public !
L'intercommunalité à fiscalité propre dont je suis le président ne vit que de la taxe professionnelle. Elle a mis en place, dans une campagne très défavorisée, des services proches de ceux qui sont offerts en ville – pour l'enfance, les personnes âgées, en matière de transports... Supprimer la taxe professionnelle, c'est d'abord décourager les collectivités de mettre en place des zones d'activité qui leur coûteront très cher sans retour sur investissement, et c'est les priver des moyens pour maintenir ce niveau de services. Faudra-t-il, dans une région exsangue, y substituer une taxe sur les ménages ? Je suis très inquiet car la perspective n'est plus l'aménagement du territoire, mais le déménagement du territoire.