Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, la crise financière que le monde traverse n'est que l'écume d'une crise systémique beaucoup plus profonde, qui est à la fois économique et sociale, écologique, politique et éthique.
Les modèles de développement actuels et passés qui se sont construits sur l'exploitation intensive des ressources naturelles et sur la destruction de l'environnement sont, en fait, à bout de souffle. Cette crise n'est pas un énième ajustement brutal, mais la gestation ultime d'un système qui se meurt.
Dans un contraste saisissant, le Grenelle de l'environnement prend ainsi tout son relief et sa dimension historique grâce à l'alternative conceptuelle et méthodologique qu'il propose d'impulser. En effet, au travers des principes du développement durable qui fondent la démarche du Grenelle, il s'agit bien d'opérer la transformation en profondeur de notre système politique, économique et social.
Comme le système capitaliste a pu intégrer un progrès social qui lui était conceptuellement étranger, le développement durable propose d'internaliser la préservation de l'environnement. Le bonus-malus qu'une certaine frilosité empêche actuellement d'étendre en est l'exemple le plus visible.
Il s'agit donc de préparer notre économie…