Ainsi le pôle de compétitivité TENERRDIS – pôle des technologies énergies nouvelles, énergies renouvelables Rhône-Alpes, Drome, Isère, Savoie pour le développement des nouvelles technologies de l'énergie – n'a toujours pas le statut de pôle à vocation mondiale, en dépit de demandes répétées des élus. Pourtant la thématique et l'intérêt des projets menés en partenariat entre recherche publique et privée, et avec de nombreuses PME et PMI, ainsi que l'enjeu majeur de sa thématique le justifieraient amplement.
Dans notre département se trouve également la plus grande – j'allais dire la seule – entreprise française de fabrication de capteurs solaires photovoltaïques ; elle compte cent salariés. Or seulement 5 % de ses clients sont Français tandis que 95 % viennent d'Amérique du Nord. C'est dire le retard pris par notre pays alors que nos voisins allemands ou scandinaves ont déjà construit une filière industrielle dans ce secteur. Au passage, monsieur le ministre d'État, je tiens à souligner l'absence totale, dans votre projet de loi, de comparaisons ou de perspectives européennes.
Pour revenir à notre PME, sa croissance se trouve contrainte non seulement par le retard pris, mais aussi par des fonds propres insuffisants pour investir dans la recherche pourtant indispensable afin de réduire le coût de ses produits tout en optimisant leur rendement. Le produit est là, mais il n'y a pas de croissance, pas de politique d'aide efficace aux PME pour développer leurs fonds propres, pas plus que de vision industrielle, ni d'information aux usagers dans un secteur pourtant à fort potentiel de développement.
Que propose votre projet de loi ? Rien de précis ni de chiffré, aucun indicateur sur le potentiel ou le calendrier de mise en service des énergies renouvelables du futur. On peut plutôt profiter d'un véritable inventaire à la Prévert. Je vous invite, mes chers collègues, à lire les vingt lignes qui listent, à l'article 19 du projet de loi, une trentaine de thèmes de recherche, sans aucune hiérarchisation ni priorité. Comment croire que trente axes de recherche vont pouvoir être « privilégiés » alors que, dans le même temps, on annonce la suppression de près de mille postes de chercheurs pour l'année 2009 ?