Pour les futures lignes à grande vitesse, le Gouvernement, sans même oser l'annoncer clairement dans ce texte, nous prépare l'éclatement du réseau ferré national avec le remède miracle du recours au partenariat public-privé. Voilà une façon innovante d'envisager le transport du XXIe siècle !
La philosophie reste identique lorsqu'on nous propose de mettre en place une « fiscalité verte », tout en allégeant la fiscalité directe pour les plus riches, pourtant seule à même de compenser les inégalités de revenus. Envisager, ne serait-ce qu'envisager, monsieur le ministre d'État, de taxer le couple de smicards avec ses deux enfants pique-niquant sur le bord de la route des vacances avec des couverts jetables (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) tout en préparant la suppression de l'impôt sur la fortune du millionnaire habitué du Ritz, quoi de plus charitable pour une droite en mal de sensation écologique ? Cela reviendrait à faire peser sur les plus modestes la contribution la plus lourde, alors qu'ils sont contraints d'acheter des produits bon marché, à fort impact environnemental. Cette attitude déplorable tient en une vision caricaturale et étriquée des problématiques de consommation.
Le même principe vaut toujours pour le volet agricole du projet de loi. Le développement de l'agriculture biologique doit passer spontanément de 2 % de la surface agricole utile actuellement à 6 % en 2012 et à 20 % en 2020. Pour être plus précis, il s'agit d'installer ou de convertir près de 24 000 exploitations agricoles en agriculture biologique en seulement trois années, soit près de 8 000 annuellement. Un défi colossal, quand on peine aujourd'hui à atteindre un seuil de 300 ! Ce défit est certes à relever, mais il est clairement inaccessible si on limite, comme vous le faites, l'effet de levier à l'unique proposition gouvernementale de doublement du crédit d'impôt en faveur de l'agriculture biologique. Pourtant les solutions existent : doper prioritairement les aides à l'installation dans ce secteur…