On s'accommode, on s'arrange… C'est aussi, d'ailleurs, le climat ambiant, puisque l'Europe vient de remonter les seuils des limites maximales résiduelles pour certaines substances autorisées, notamment le fénoxycarbe. Sur les agrumes, le nouveau taux sera de quarante fois supérieur à ce qui était autorisé ! (« Tout à fait ! » sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
On s'accommode, on s'arrange... Pour le professeur Jean Jouzel, le réchauffement des vingt prochaines années est joué. Ce qui se joue maintenant, c'est notre comportement et nos décisions – lesquelles doivent être courageuses au cours des vingt prochaines années – pour le climat de la seconde partie du XXIe siècle. Je veux éviter de noircir le tableau, mais nous devons collectivement comprendre que nos plus sombres adversités sont nos meilleures occasions, et que le plus obscur des passages est toujours un passage qu'il ne faut pas hésiter une seconde à emprunter s'il conduit à une lumière plus grande.
Or, monsieur le ministre d'État, malgré votre bonne volonté, le système vous a rattrapé. Votre audace s'est essoufflée. Certes, vous tracez des perspectives dans les énergies renouvelables, mais vous laissez en place toutes les ambiguïtés et tous les dangers sur le nucléaire, exclu du débat. D'ailleurs, en contradiction avec le Grenelle, le chef de l'État a pris la décision de construire un nouvel EPR. Il y a sans doute de l'espoir dans la recherche, mais vous la maltraitez. Il y a sans doute un oxygène envisageable dans une nouvelle politique urbaine, mais vous ne vous souciez pas véritablement de l'étalement urbain non contrôlable et non contrôlé.
Je vois bien, dans vos dispositions, une mise en évidence de la biodiversité, mais je ne vois pas, en revanche, les moyens véritables qui seraient affectés à sa préservation et à sa valorisation, tant sur le plan budgétaire que sur celui de la gouvernance. Je vois bien une trame verte et bleue, véritable corridor écologique salvateur, mais il demeure non opposable au tiers.