La politique du médicament est aujourd'hui éclatée entre quatre, sinon cinq centres de décision, ce qui n'est pas sérieux.
Financer la santé, comme tout grand secteur d'activité, n'a de sens que dans un cadre économique précis et en fonction d'objectifs clairs. Je pense, comme beaucoup de nos collègues, qu'on ne peut arrêter l'eau avec les mains, et que nos dépenses vont continuer de croître à un rythme soutenu, ce dont on ne saurait ni se réjouir ni se désoler. Tout dépend du sens et du contenu de ces évolutions. Mais une chose est certaine : si la France ne voit pas son économie redémarrer sur des bases saines, et si les fondations du système de santé, en particulier la prévention, ne font pas l'objet d'une très forte remise à niveau, nous sommes mal partis. Dans ces conditions, les perdants seront une fois encore les plus exposés : ce seront ceux qui renoncent aujourd'hui aux soins.
D'ailleurs, s'il est une différence entre la droite et la gauche, si souvent caricaturée, comme elle vient encore de l'être par le Gouvernement, c'est que nous refusons résolument les perspectives de privatisation de notre système de santé. Régler les problèmes de financement de la protection sociale passe inévitablement par une réorganisation totale de ce système. En la matière, certains pays ont su tenir compte des avis de l'opposition.