Mais il faut bien convenir que, avec le recul, les objectifs démesurés assignés notamment au dossier médical personnel, lors de la réforme de 2004, ou la véritable usine à gaz du médecin traitant font sourire tout le monde – sauf peut-être les assurés sociaux et les praticiens ! Force est de constater que ces graves échecs obscurcissent totalement les quelques évolutions, notamment vertueuses, telles que la création de la Haute autorité de santé, dont je reconnais la pertinence, même si cette institution peine encore à prendre son envol.
Quoi qu'il en soit, quand le Premier ministre parle de faillite, je crains qu'il ne soit dans le vrai. Pour une rupture, c'en est une, comme nous le confirme l'annexe B du PLFSS. En effet, le déficit de la branche maladie devrait rester supérieur à 4 milliards par an et celui du régime général, à 8,5 milliards jusqu'en 2011 inclus, même avec une croissance de 2,5 % et une progression de la masse salariale de 4,4 %, prévisions qui ne sont pas particulièrement pessimistes. À cette aune, les engagements pris par le ministre d'alors, demeuré aux affaires, sont affectés d'un fort coefficient de doute.
Deuxièmement, quelle analyse peut-on faire de ce PLFSS ? Une des questions les plus débattues est de savoir si la croissance a priori inexorable des dépenses de santé est une bonne ou une mauvaise chose.