Je partage votre constat sur le besoin de dynamiser le dispositif européenne de coopération. Il ne faut pas oublier que les budgets de la France et du Royaume-Uni représentent les deux tiers des budgets de la défense en Europe, y compris en termes d'effort de recherche et développement. Nos deux pays abritent également les deux tiers de la technologique européenne de défense. Cela veut dire qu'aucune coopération européenne d'envergure ne peut se faire sans eux.
Je puis vous dire qu'aucun de mes correspondants britanniques ne remet en cause notre coopération. Comme ils s'inquiètent du processus de désindustrialisation et qu'ils veulent éviter toute vassalisation, ils ne souhaitent pas nécessairement approfondir leur coopération avec les États-unis. Ils se tournent donc volontiers vers l'Europe et plus précisément vers la France. Une fois ce constat fait, il nous faut travailler pour identifier les thèmes de convergence et les possibilités de coopération. Je pense notamment à l'aéronautique dans la droite ligne des lettres d'intention signées avec le Royaume-Uni l'été dernier à Evian.
Pour les autres pays, la situation est plus contrastée au gré des difficultés rencontrées par ces pays. L'Espagne dispose d'un budget de la défense plus faible mais a prouvé à maintes reprises qu'elle était un partenaire fiable. Son soutien a été très précieux sur le programme A400M. L'Italie est notre principal partenaire dans le spatial et le naval, notamment sur le programme FREMM.
La relation avec l'Allemagne occupe une place à part dans ce panorama avec un certain nombre d'interrogations. Au-delà des programmes déjà en cours, emblématiques de cette relation, peu de nouvelles coopérations voient le jour malgré de nombreuses pistes ouvertes notamment dans le domaine des drones.
Les élections parlementaires allemandes étant maintenant derrière nous, il revient aux autorités politiques de préciser les grands axes de cette relation dans le domaine de la défense.