Dans ce cas, nous ferons un effort d'imagination pour trouver les ressources, mais je tiens à rappeler que les sommes en jeu restent modestes en 2010. Cela reste gérable.
S'agissant du futur système militaire opérationnel CERES, le lancement de la conception est prévu pour la fin 2010. Il s'agit à ce stade et pour l'année 2010 de mener des travaux d'études destinés à établir une définition adéquate du système dont la mise en service opérationnel n'est prévue qu'en 2016. Les crédits du PLF sont donc suffisants et nous permettent de respecter le calendrier. J'ajoute que sur ce projet, nous mettons en place une coopération européenne.
En ce qui concerne les études amont, je suis moi aussi partisan de leur consacrer un milliard d'euros. J'observe toutefois que la ventilation des ressources est bien équilibrée entre recherche de base, socle technologique et démonstrateurs. Le dispositif de subvention des PME sur dossier, dénommé RAPID, donne par ailleurs pleine satisfaction, au point que nous avons été saturés de demandes en moins d'un mois. Cependant, je note également que la LPM est bien une loi d'équipement et que donc les crédits consacrés aux études n'ont pas augmenté autant que je pouvais l'espérer.
Sur le grand emprunt, une participation de la DGA ferait sens car nous avons fait, me semble-t-il, la preuve de notre capacité à transformer des investissements publics en technologies injectées dans le secteur industriel. En outre, l'industrie de défense, moins délocalisable que les autres activités, se prêterait bien à l'injection de crédits dans le tissu industriel. Enfin, l'accent est mis dans le grand emprunt sur la dualité qui est justement au coeur de notre savoir-faire. A ce titre, dans l'ensemble des thèmes évoqués pour bénéficier du grand emprunt la relance de l'industrie des hélicoptères civils aurait à se plier aux contraintes des règles de concurrence alors que des actions sur des équipements militaires permettraient d'avoir une plus grande latitude d'action.
Dans cette logique il est important que soient soutenus les efforts que fait la société Eurocopter pour se remettre au niveau de la concurrence, dans la mesure ou ce soutien bénéficie au site de Marignane, ce qui semble être retenu par la direction d'Eurocopter. Dans le cas contraire il conviendrait d'analyser de concert avec notre partenaire allemand d'autres scénarios par exemple à base de partage industriel, la France conservant la production des hélicoptères moyens et l'Allemagne celle des hélicoptères lourds.
Quant à Nexter, il me parait important que Thales adopte une position claire en s'interrogeant sur la pertinence de conserver les activités de l'ancienne branche Thomson Armement au cas ou le rapprochement avec Nexter n'aurait pas lieu. Il me parait par ailleurs important de procéder par étape en constituant d'abord un pôle français cohérent pour en faire un interlocuteur à même de démarcher des entreprises européennes.
Sur les munitions et les armes de petit calibre nous étudions les possibilités de coopérations avec FN Herstal pour pallier la perte de savoir faire de Nexter dans ce domaine. Je rappelle que nous avons déjà fait des achats sur étagère, notamment pour les forces spéciales, sans que cela ne pose la moindre difficulté. Il faut toutefois que nous allions au terme de l'expertise technique conduite sur le phénomène ayant conduit à la détérioration d'armes lors d'exercices afin de bien le maîtriser et d'en tirer les conséquences pour nos acquisitions.