Nous croyons que la sécurité sociale doit englober les classes moyennes.
Depuis cinq ans, nous attirons votre attention sur cette crise financière et la dégradation continuelle de la situation. Mais aujourd'hui, elle se double d'une crise sanitaire. La désertification médicale ne résulte pas seulement de la pénurie de professionnels de santé qui existe depuis des années et dont nous sommes en partie responsables. (« Ah ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Mais vous n'avez pas fait grand-chose – c'est peu dire – pour y remédier.
Quant à la crise de la médecine générale, vous l'avez aggravée de façon considérable en signant la convention de 2005, rejetée par une très large majorité de médecins généralistes. Aujourd'hui, vous vous étonnez que les jeunes médecins refusent de vous suivre dans cette direction, alors que c'est vous qui avez créé cette situation.
Au-delà même de cette crise, la situation est beaucoup plus grave et vous commencez à le comprendre. Nous sommes dans un système totalement désorganisé parce que le modèle sur lequel nous avons fonctionné – un libéralisme à la papa – est complètement dépassé. Il ne correspond plus en rien aux besoins de la médecine d'aujourd'hui et encore moins à ceux de la médecine de demain.
Pour des raisons idéologiques et clientélistes, vous restez cramponnés à un modèle vieux de quarante ans : le médecin de famille tranquillement installé dans son village, capable de soigner toutes les personnes venant le consulter. Aujourd'hui, nous avons des gens en maladie chronique, qui ont besoin d'une prise en charge globale qui tienne compte de leur situation sociale et qui garantisse le respect de leurs droits sur le plan administratif.