Madame la députée, je vous remercie pour votre question car il est effectivement temps que nous parlions des déchets.
En France, ils représentent 45 millions de tonnes chaque année, ce qui se traduit par une dépense de 11 milliards d'euros, soit 98 euros par habitant, le double d'il y a dix ans.
Le premier des enjeux auxquels nous sommes confrontés est la réduction des coûts. Mais il faut savoir aussi – enjeu moins connu – qu'à l'horizon 2015, trente départements n'auront plus suffisamment de solutions de stockage ou d'incinération : autrement dit, il faut se préparer à avoir des petits Naples partout en France…
C'est la raison pour laquelle nous avons réinstallé le Conseil national des déchets, que vous avez bien voulu présider, madame Labrette-Ménager, ce dont je vous remercie car il s'agit d'une lourde tâche.
C'est également la raison pour laquelle nous avons lancé un plan gouvernemental de gestion des déchets, qui hiérarchise les priorités.
La première priorité est la prévention des déchets. Moins 25 kilos par habitant sur cinq ans nous paraît un objectif réaliste. Dans le cadre des expérimentations menées actuellement, nous parvenons en effet à une réduction de 30 %. À cet égard, j'espère que vous l'avez tous constaté, nous avons lancé une nouvelle campagne de communication à ce sujet.
La deuxième priorité est l'augmentation de la part des déchets recyclés de 24 % à 45 % à l'horizon 2015. Cela passe d'abord par la responsabilisation des producteurs mais aussi – et je compte sur vous – par l'harmonisation des consignes de tri, première mission que nous vous avons confiée.
La troisième priorité est la valorisation organique avec un objectif de doublement, notamment à travers la méthanisation à laquelle des moyens considérables seront consacrés.
C'est uniquement de cette manière que nous pourrons atteindre le quatrième objectif : réduire de 15 % la part des déchets traités soit par incinération soit en décharge. Ce n'est pas par des moratoires que nous y parviendrons, mais par la prévention et le recyclage.
Cela fait longtemps qu'il est question du problème des déchets, longtemps aussi qu'on ne fait rien. Mais nous avons décidé d'agir et de consacrer des moyens importants à ce plan : 570 millions d'euros pendant les trois prochaines années. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)