Il y a quelque temps encore j'aurais eu la même position que la Ligue des droits de l'homme. J'avais d'ailleurs hésité lors du vote de la loi de 2005, ayant peur d'un repli identitaire. Mais devant certaines réalités dérangeantes j'ai changé de position. Je suis élue du quartier de Belleville à Paris et je constate qu'en l'espace de quelques années, les relations sociales se devenues beaucoup plus délicates sous l'influence du facteur religieux. Je vois des collèges où les filles ne peuvent plus venir en jupe. Il y a quelques années, on me serrait la main sur les marchés et aujourd'hui certains hommes refusent de le faire parce qu'un tel comportement est proscrit entre hommes et femmes ! La situation s'est donc dégradée du fait d'une montée du religieux en l'espace de sept ans. Nos préconisations pourraient rejoindre celles de la mission d'information sur les violences faites aux femmes, qui a estimé que la loi-cadre n'était peu être pas la meilleure solution car des dispositifs existent déjà, mais qui va proposer une modification de la Constitution à M. Accoyer. La mission pourrait s'en inspirer afin de s'écarter de l'idée d'une loi répressive et réaffirmer des principes. Il n'en demeure pas moins que, comme une grande partie de la population, je suis choquée quand je vois une femme recouverte d'une burqa dans le métro parce que ne pas voir le visage de quelqu'un, son sourire, c'est refuser tout lien social.