Mme Ceccaldi-Raynaud m'a interrogé sur les équipes mobiles de sécurité. Pour répondre à la volonté du Président de la République de sanctuariser les établissements scolaires, nous mettons en place un plan ambitieux pour la sécurité à l'école, qui comprend trois volets. Le premier consiste à établir des diagnostics établissement par établissement et à procéder aux investissements nécessaires, dans des équipements de vidéoprotection ou des sas par exemple. Le deuxième concerne la formation du personnel d'encadrement à la gestion des situations de crise. Le ministre de l'intérieur et moi avons signé à cet effet une convention entre l'École supérieure de l'éducation nationale et l'Institut des hautes études de sécurité intérieure. Il est très important que nos agents soient préparés à ce type de situations, dans le cadre de leur formation initiale mais aussi continue, et nous avons donc élaboré un programme d'enseignement que nous généraliserons à tous nos personnels d'encadrement. La mise en place des équipes mobiles constitue enfin le troisième volet. Ces équipes sont rattachées au recteur, j'insiste sur ce point, et composées de gens issus pour moitié de l'éducation nationale et pour moitié d'autres professions – d'anciens gendarmes, policiers ou militaires par exemple. La première, que nous avons installée hier à Créteil, est placée sous l'autorité d'un ancien commissaire de police, mais ce n'est pas une règle générale. Ces équipes sont chargées de faire de la prévention en amont – beaucoup de chefs d'établissements estiment que des crises auraient pu être évitées avec ce genre de travail – et d'intervenir directement dans les établissements en cas de crise. Elles pourront être amenées aussi, par exemple, à surveiller des bâtiments. C'est un outil nouveau. Cinq cents postes ont été créés pour la rentrée 2009, ce qui représente vingt à cinquante personnes dans chaque académie.
À Mme Langlade, qui a évoqué les auxiliaires de vie scolaire, je dois répéter qu'il n'y a absolument pas de suppressions de postes : nous avons pérennisé les 17 000 existants et en avons créé 5 000 supplémentaires. En revanche, elle a raison pour ce qui concerne la précarité de leur statut. Aucun de ceux qui ont créé des emplois aidés depuis quinze ans n'ont pris les mesures de formation et d'insertion professionnelle nécessaires. J'ai donc chargé une mission commune aux inspections générales de l'éducation nationale et des affaires sociales de réfléchir aux perspectives d'insertion de ces emplois aidés dans l'éducation nationale – par une préparation aux concours internes par exemple. Par ailleurs, je travaille aussi avec Nadine Morano à la création de véritables filières autour des métiers liés au handicap. C'est un secteur très porteur et nous commençons à disposer de gens expérimentés – un auxiliaire de vie scolaire individuel qui a été renouvelé deux fois, par exemple, a acquis des compétences. Ces emplois précaires pourraient ainsi servir à créer une filière.
Enfin, pour ce qui est des langues régionales, il n'est en aucune manière question d'en généraliser l'enseignement ou de le rendre obligatoire.
M. Bernier a évoqué l'équipement numérique des écoles rurales. Dans le cadre du plan de relance, nous avons en effet prévu d'équiper cinq mille écoles au moyen d'un pack global comprenant un tableau blanc interactif, une salle de classe mobile, le raccordement en haut débit pour l'ensemble des postes ou l'accès à des ressources pédagogiques par exemple. Pour l'instant, nous sommes quelque peu victimes de notre succès. Vingt millions d'euros ont déjà été versés pour les premières écoles, dont autant d'écoles publiques que d'écoles privées. Une deuxième phase de cinquante millions va être mobilisée très rapidement, qui fera elle aussi l'objet d'une répartition « classique » entre public et privé.
Mme Boulestin se dit choquée du lien fait entre l'assiduité et un dispositif de bourse. Je l'encourage fortement à relire M. Maurin, qui n'est pas particulièrement proche de l'UMP et dont les théories nous ont inspirés. Notre projet n'est nullement contradictoire avec la notion de mérite et avec les valeurs républicaines de notre école, pas plus, je le répète, que le fait de prévoir des moyens et des mesures particuliers dans des zones d'éduction prioritaire. Quant au bac professionnel – et cela me permettra aussi de répondre à Mme Amiable – nous comptons aujourd'hui 700 000 élèves en lycée professionnel ; 2 900 élèves sont sans affectation ou en recherche de contrat d'apprentissage. C'est moins qu'à la même période de l'année dernière – on ne peut donc pas attribuer ces difficultés à la réforme du lycée professionnel – mais ce n'est pas satisfaisant. Nous travaillons aux moyens de faciliter la correction des trajectoires et d'améliorer l'orientation en amont, afin qu'au même endroit les demandes des élèves et les formations proposées soient en adéquation. Ce travail a été engagé dans le cadre de la réforme du bac professionnel, avec une réduction du nombre de filières. On peut aller plus loin. C'est un sujet que je souhaite aborder dans le cadre de la réforme du lycée général.
M. Grosperrin m'a interrogé sur le défaut de reconnaissance des enseignants. C'est un problème dont je suis conscient depuis longtemps, en tant que maire et parent d'élève, et c'est précisément pour y remédier que je lance un grand chantier en matière de gestion des ressources humaines. Ce problème n'est en effet pas seulement financier. Mieux accompagner les enseignants tout au long de leur carrière, leur proposer des formations, tant pour leur métier que pour leur ouvrir de nouvelles perspectives, leur proposer aussi de nouvelles carrières, ailleurs, sont de nature à mieux valoriser leur métier. Quant à l'autonomie des établissements scolaires, c'est une piste intéressante à laquelle nous devons travailler. Elle a soulevé de nombreux débats dans le cadre de la préparation de la réforme du lycée, et nous essayerons d'y répondre dans ce cadre.