Permettez-moi, monsieur le ministre, de revenir sur deux questions que vous avez déjà abordées.
Ma première question concerne le sens de l'école pour les élèves apparemment les moins concernés, ou les moins impliqués. Votre ministère a affirmé, il y a peu de temps, qu'il était indispensable « de lutter contre les habitudes de grignotage du temps installé avec les sorties scolaires et les interventions extérieures ». Et vous avez décidé de « limiter les agréments et les autorisations ». D'un autre côté, vous souhaitez créer de nouvelles récompenses liées à l'assiduité des élèves. Ces dispositions relèvent pour nous exclusivement des projets pédagogiques et ne peuvent en aucun cas récompenser une quelconque assiduité. D'où notre refus d'une telle philosophie qui ne prend pas en compte la construction des individus et surtout leur capacité à devenir des citoyens responsables.
Ma seconde question concerne les bacs « pro ». Vous avez rappelé que 700 000 élèves, représentant 40 % des lycéens, s'orientent chaque année vers cette filière. Vous avez souhaité réformer ce bac pour améliorer leur insertion professionnelle. Nous souhaiterions qu'au-delà des mesures que vous venez de nous annoncer, soient mises en place d'autres passerelles permettant des corrections de trajectoire et, surtout, une plus grande fluidité des parcours entre les CAP et les BTS afin de tenir compte du fait que les rythmes d'acquisition sont très différents d'une personne à l'autre. La finalité du bac pro est l'insertion professionnelle. Or, à ce jour, 15 à 20 % seulement des meilleurs lycéens peuvent espérer poursuivre en enseignement supérieur, notamment en BTS. Comme vous l'avez souligné à plusieurs reprises, compte tenu de l'évolution de notre société et des métiers, nous avons besoin de salariés qualifiés. Quelles mesures pouvez-vous proposer pour améliorer l'entrée des « bacs pro » dans les classes de techniciens supérieurs ?